mardi 15 novembre 2011

Faire des enfants.


La pièce de théâtre Faire des enfants, d'Éric Noël, présentement en scène au théâtre Quat'Sous,
n’a pas su totalement me convaincre. En sortant de la représentation, un sentiment d’incomplétude me hantait (Est-ce normal, de ne pas ressentir que la pièce est terminée?),  comme si ce que je venais devoir ne me suffisait pas. Mais où se trouve la lacune, je ne peux le dire.
Est-ce dans le jeu des acteurs peu expressif? Est-ce dans la mise en scène épurée? Est-ce dans les dialogues utilisés? Est-ce dans le récit lui-même? Je dirais que c’est un peu de tout cela. Je souligne le talent des acteurs, principalement celui de l’interprète de Philippe, qui a su interpréter le rôle avec  brio, mais je trouve que le jeu des  acteurs qui interprétaient la famille du jeune homme, sonnait faux. J’ai trouvé que  leur réaction à la mort d’un des leurs était trop étouffée, trop banale, pour me paraître réaliste; comment peut-on rester aussi neutre, aussi glacial, face à la perte d’un être cher? De plus la mise en scène était trop facile selon moi; si ce n’est que de l’ingéniosité de la chute des rideaux et du trou dans le plancher (davantage des réalisations techniques qu’artistiques selon moi..), rien dans la mise en scène n’est innovant, surprenant, efficace. L’astuce de l’absence de décor est déjà vue, même qu’elle devient redondante. Les dialogues de la première partie et de la dernière scène étaient bons, mais la scène chez la meilleure amie (qui, je trouve, était mal exploitée..) et les dialogues entre la famille du défunt m’ont semblé ridicules par moments.  Finalement, c’est peut-être l’histoire en elle-même qui m’a déplu; cette histoire de jeune homme débauché qui se cherche et se fragmente, cette mort prévisible, et cette famille qui tente d’assimiler la nouvelle, et tente de comprendre le drame. On retrouve à travers l’histoire des thèmes intéressants, comme l’autodestruction, le deuil,  l’intimité sexuelle et familiale, etc… Mais on dirait qu’en voulant exploiter tous ces thèmes, ils se percutent et s’entrechoquent bizarrement..
Bref, ce fut tout de même une expérience intéressante et enrichissante, car une œuvre n’est jamais perdue, on parvient simplement à la classer du côté de nos préférences et de nos réticences, et ainsi forger nos goûts artistiques.

Visite au Musée d'Art Contemporain de Montréal. (Ou comment être fasciné par des imprimantes.)


Ce fut ma toute première visite au Musée d’Art Contemporain de Montréal, et je fus très agréablement surprise. D’ordinaire, l’art contemporain me laisse indifférente et réussit rarement  à capter mon attention, si bien, qu’avant cette visite, je pouvais compter sur une main les œuvres contemporaines qui avaient su venir me chercher, de près ou de loin. Mais fort heureusement, la visite m’a permis de réviser mon opinion sur ce courant artistique et j’ai découvert des œuvres magnifiques, censées  et  parfois émouvantes.
L’œuvre du duo [The User], Quartet for dot matrix printers, est originale, complètement sautée, mais totalement intelligente et pertinente. Il s’agit d’une trame sonore rythmée, utilisant des sons étranges, qui finissent par s’assembler pour former une musique technologique et entraînante. Il faut savoir attendre pour apprécier l’œuvre, car si le spectateur entre dans la pièce, et n’écoute qu’une minime partie de la trame, il ne saura trouver de sens et manquera la réflexion remarquable que nous offre l’œuvre, soit : qu'est-ce que la musique? En s’abandonnant à cette œuvre, on s’expose également à cette question fatidique, inévitable, qui nous tracasse dès que nous sortons de la pièce. La question est tout à fait justifiable, d’autant plus que comme l’indique le titre de l’œuvre, la trame sonore est en fait réalisée et complètement interprétée par un quatuor d’imprimantes! (La réaction  est encore plus frappante si on le découvre après avoir entendu la pièce..)  On vient à se demander l’essence de la musique, à se demander pourquoi des sons, pris individuellement, ne sont que des sons, et qu’une fois réunis, ils peuvent former ce que l’on appelle une chanson? Pourquoi peut-on qualifier cette chanson de magnifique, et celle-ci de mauvaise, même si toutes deux sont à la base formées de sons distincts? Bref, Quarter for dot matrix printers est une œuvre enrichissante et hypnotique, qui s’offre facilement à celui qui veut l’entendre.

mardi 25 octobre 2011

la ballade de l'impossible, ou Norvegian Wood


Je n’ai malheureusement pas une culture énorme pour ce qui attrait aux films japonais, si ce n’est que quelques films connus ou des mangas, mais il faut dire que le film Norvegian Wood m’a complètement fascinée, mais ce, après quelques heures de digestions, je vous explique….
Peut-être n’ai-je pas encore les pleines capacités pour savoir apprécier une œuvre filmographique rapidement, mais au moins, j’en suis capable à long terme. Le film de Tran Han Hung peint habilement une histoire touchante et intrigante, forçant même le récepteur à se questionner sur ses rapports avec les autres, et les limites entre l’amitié et l’amour. Tourné dans un décor majestueux, le film présente également une face du Japon moins urbaine et davantage naturelle, de plus, la trame sonore du film est impeccable, et permet de transmettre au spectateur l’intensité des émotions vécues par les personnages. La réalisation de Han Hung est merveilleuse, s’aidant du paysage sauvage, il parvient à illustrer les émotions avec des prises de vues de mer déchainées, de terres glacées, et de forêts sous un ciel d’été.
La direction photographique du film m’a immédiatement charmée, mais ce qu’il m’a fallu analyser, c’est le récit lui-même. Au premier regard, le film peut paraître s’étirer, voir s’éterniser, car, Han Hung parsème son œuvre de moments de silence, et minimise les dialogues, qui en plus, sont très francs voir bruts. Mais c’est en laissant mijoter le film dans mes pensées que j’ai réalisé la beauté de ces instants silencieux, car, aussi étrange peut-il être, c’est ces silences qui parlent et racontent l’histoire; c’est par ce moyen que l’on ressent toute l’intensité, la détresse des personnages,  on peut entendre leurs pensées embrouillées et perturbées, on peut voir les voir se déchirer et s’éloigner pas à pas…
Bref, Norvégian Wood  est une œuvre fabuleuse, qu’il faut savoir capter pour certainement en apprécier toute la valeur.

Rencontre avec les directeurs du FNC

Je dois avouer que je ne m’attendais à rien de particulier pour cette rencontre; j’étais fatiguée, de mauvaise humeur, bref complètement blasée de ma journée au cégep. Heureusement, mon premier contact avec les directeurs du FNC fut fort bien comique, et cela me permit de me rendre à cette conférence d’un pas gai et intéressé;  il faut savoir qu’une de mes amies, sans trop pouvoir vous donner l’exacte raison, échappa un contenant de verre en voyant arriver les deux hommes, et puis, l’un deux, riant déjà de la situation, nous lança : « mais calmez-vous les filles, on est pas si important que ça!», et évidemment nous étions quelque peu gênées, mais c’est l’attitude sympathique des deux représentants du festival qui m’a surtout réjouie. Bon alors nous entrâmes dans la salle un peu en retard, car nous avons dû ramasser mille minimes morceaux de verre, et nous nous sommes assises dans les places disponibles les plus proches.
La rencontre fut franche et amicale, car, malgré leur notoriété, les deux directeurs furent très sympathiques et s’adressèrent à nous comme à des égaux. Ils étaient capables de rire d’eux-mêmes et également de rigoler avec nous. Peu importe la question posée, ils répondaient avec entrain et sourire, semblant bien heureux d’être parmi nous et de promouvoir leur festival, on voyait bien à leur regard que c’est un projet qui les passionnent profondément, et par ce fait, je crois qu’ils ont su passionnés l’audience au grand complet. De plus, ils ont astucieusement choisi certaine  bandes-annonces de leur programmation, et cela a contribué fortement à augmenter ma curiosité face à ce festival, car, chacun des films proposés m’a intriguée et fascinée, tellement que j’aurais désiré tous aller les voir, mais faute de fonds et de temps, je n’ai pu concrétiser cet espoir…
Donc, finalement, cette rencontre fut fort bien agréable et passionnante, elle m’informa également sur le festival du nouveau cinéma que je ne connaissais pas auparavant. Il est certain que l’an prochain j’essaierai encore une fois de me rendre sur le site pour découvrir de nouveaux films et ainsi agrandir mon registre.

mardi 27 septembre 2011

«Rechercher Victor Pellerin» (et ou vouloir trop croire à la fiction..)

Le film «Rechercher Victor Pellerin» offre une vision intéressante du milieu de l’art au Québec. Sans toutefois être totalement représentatif de ce milieu, ce «documenteur» amène le spectateur à se questionner sur les différents métiers entourant le monde de la création artistique. Libre au récepteur d’entrer dans le jeu de la comédie que Sophie Deraspe érige devant nos yeux, mais m’y étant fait prendre moi-même, j’ai adoré l’expérience. Le film m’a tenu en haleine jusqu’à la toute fin, au dévoilement  flagrant de la supercherie, où j’ai été franchement déçue; peut-être espérais-je trop que cette fiction soit réalité, car elle me captivait totalement. De plus, les acteurs (qui n’en sont pas réellement) ont livré un jeu si franc que l’histoire m’a semblé véridique du début à la fin. Lors de la conférence, j’ai été grandement surprise d’apprendre que les acteurs avaient en réalité un texte et que le film avait un script bien précis, je ne peux vous cacher que cela m’a même déplu de l’apprendre; encore une fois, peut-être voulais-je trop y croire, mais je trouvais les dialogues si spontanés et directs.. Assurément, si je devais regarder de nouveau ce film, peut-être chercherais-je davantage à trouver les erreurs, les paradoxes (comme les plans de caméra parfois) qui peuvent mettre les spectateurs les plus avertis au courant de la tromperie. Je dois avouer que la conférence m’a laissée quelque peu de glace, peut-être était-ce parce qu’en moi  prenait place une grande déception à propos du film, ou peut-être, car, sans pour le moins être sympathique et remarquable, Sophie Deraspe ne présentait pas la constance que je lui attribuais. Bref, j’apprécie son travail, et je regarderai certainement son film «Les signes vitaux», mais je trouve tout même qu’elle ne possède pas l’énergie et le charisme suffisant à une conférence. Je vous invite donc à visionner le film « Rechercher Victor Pellerin» si ce n’est pas déjà fait, et si vous faites découvrir cette œuvre à un ami ou à votre famille, s’il-vous plaît, laissez-les croire à cette drôle d’histoire!

lundi 26 septembre 2011

L'art conceptuel par Raphaëlle De Groot

 «Art : Expression par l’être humain d’un idéal esthétique, d’un sens de l’harmonie ou d’un intérêt pour des recherches formelles ou conceptuelles.»
L’artiste en arts visuels Raphaëlle De Groot caractérise parfaitement le dernier segment de cette définition de l’art, la recherche formelle ou conceptuelle. Comme présenté lors de la rencontre à l’Atrium du Cégep de Granby Haute-Yamaska, l’art de De Groot réside davantage dans la démarche artistique que dans l’œuvre finale, cherchant plutôt la réflexion que la contemplation. Les projets de l’artiste amènent le spectateur à se questionner sur l’essence même de l’art, et également sur ce qu’il peut considérer comme de l’art. Pour ma part, il me reste encore quelques pas à faire pour réussir à apprécier ce type d’art, mais, néanmoins, je le considère tout de même, il est simplement plus difficile d’approche. La vision de Raphaëlle De Groot sur sa démarche est intéressante, elle cherche premièrement le dépassement, l’exploration de l’inconfort et de qui peut en résulter, et j’aime cet aspect nouveau, qui apporte une dimension nouvelle à ma propre définition de l’art. Je suis impatiente de découvrir précisément le projet que De Groot a prévu de réaliser dans le cadre de sa résidence au 3e impérial, et j’invite tous les étudiants du Cégep à aider l’artiste en lui apportant des objets dans le baril situé au 3e étage, et à prendre note que Raphaëlle sera présente à son dépôt le 5 octobre prochain, pour acquérir vos objets et s’il est possible l’histoire reliée à celui-ci.

mardi 30 août 2011

Un voyage musical...

Je tenais à vous faire découvrir la trame sonore du film issue du film « La machine à voyager dans le temps», la version de 2002. Quoique le film ne soit pas le meilleur, et qu’il, selon moi, ne rend pas totalement honneur au roman de H. G. Wells, qui est soit dit en passant un classique de la science-fiction,  la trame sonore quant à elle est phénoménale; jamais une musique ne m’a autant transportée, ne m’a fait ressentir de si beaux sentiments en simultanée, l’espoir, la spiritualité, l’émerveillement.. Le chœur à la toute fin est simplement grandiose, l’union de toutes ces voix est si puissante que nul ne peut rester indifférent, gageons que vous en aurez des frissons. Bref, à vous de constater par vous-même, avec la pièce «Godspeed» du talentueux compositeur Klaus Badelt. Bon voyage.