Ce fut ma toute première visite au Musée d’Art Contemporain de Montréal, et je fus très agréablement surprise. D’ordinaire, l’art contemporain me laisse indifférente et réussit rarement à capter mon attention, si bien, qu’avant cette visite, je pouvais compter sur une main les œuvres contemporaines qui avaient su venir me chercher, de près ou de loin. Mais fort heureusement, la visite m’a permis de réviser mon opinion sur ce courant artistique et j’ai découvert des œuvres magnifiques, censées et parfois émouvantes.
L’œuvre du duo [The User], Quartet for dot matrix printers, est originale, complètement sautée, mais totalement intelligente et pertinente. Il s’agit d’une trame sonore rythmée, utilisant des sons étranges, qui finissent par s’assembler pour former une musique technologique et entraînante. Il faut savoir attendre pour apprécier l’œuvre, car si le spectateur entre dans la pièce, et n’écoute qu’une minime partie de la trame, il ne saura trouver de sens et manquera la réflexion remarquable que nous offre l’œuvre, soit : qu'est-ce que la musique? En s’abandonnant à cette œuvre, on s’expose également à cette question fatidique, inévitable, qui nous tracasse dès que nous sortons de la pièce. La question est tout à fait justifiable, d’autant plus que comme l’indique le titre de l’œuvre, la trame sonore est en fait réalisée et complètement interprétée par un quatuor d’imprimantes! (La réaction est encore plus frappante si on le découvre après avoir entendu la pièce..) On vient à se demander l’essence de la musique, à se demander pourquoi des sons, pris individuellement, ne sont que des sons, et qu’une fois réunis, ils peuvent former ce que l’on appelle une chanson? Pourquoi peut-on qualifier cette chanson de magnifique, et celle-ci de mauvaise, même si toutes deux sont à la base formées de sons distincts? Bref, Quarter for dot matrix printers est une œuvre enrichissante et hypnotique, qui s’offre facilement à celui qui veut l’entendre.

Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire